Quatre parcelles magnifiques
À une portée d’arbalète de la Cité Médiévale de Carcassonne, le domaine «Maison Guilhem» cultive quatre magnifiques parcelles, nichées au cœur du paysage sauvage du Cabardès, sur la commune du village d’Aragon dans l’Aude. La typicité de ces terroirs, le savoir faire ancestral, conscient et respectueux de l’environnement, constituent la griffe de la Maison Guilhem. Les vins uniques et authentiques rendent hommage à cette nature exceptionnellement belle et à son histoire.
Les vignes sont travaillées en culture raisonnée, sans désherbage chimique, sans glyphosate, dans le respect sacré des ceps de vigne, des fruits et des passionnés qui goûteront nos vins. Les terres sont cultivées avec passion et avec raison, afin que les vins exhument du plus profond des sols, l’essence véritable de cette nature indomptée.
Le Roc de Marie
Soixante-dix ares de terre caillouteuse et aride, sur un plateau venteux à 356 mètres d’altitude, appelé par cynisme par les anciens Aragonais « la Plaine », cette parcelle est l’une des plus hautes du cru Cabardès. Protégés des vents, à l’est par un bois obscur de chênes et de pins parasol, à l’ouest par une rangée de cyprès de Florence, les ceps de Syrah de vingt ans d’âge, trouvent ici un écrin à la mesure de leur richesse. Gardien silencieux de cette vigne du bout du monde, une authentique Capitelle de vieilles pierres plates, abri séculaire des bergers du siècle dernier, semble regarder la chaîne montagneuse du Pyrénées et prédire au vigneron les caprices du temps. Cette parcelle de Syrah, vendangée à la main et vinifiée en macération carbonique, assemblée avec un vieux Grenache, constituera la cuvée du «Roc de Marie».
Les Gardes
Perdue au milieu d’un bois de pins, de genêts et d’ajoncs sauvage, cette parcelle de soixante-dix ares, faite de grave et d’argile ocre, est plantée d’un beau et jeune Grenache fringant. Parfaitement exposé au sud, cette terre caillouteuse n’est pas sans rappeler le terroir des côtes du Rhône méridionales où les grenaches trouvent leur expression la plus aboutie. Pourtant, aujourd’hui, cette vigne de sept ans pleine d’avenir et de fraîcheur, n’entre pas encore dans l’assemblage final de la cuvée du « Roc de Marie ». Ce jeune grenache sera sélectionné pour la vinification d’ « Anna Rosae » la cuvée du Rosé des Vents.
Pratjon
Parcelle plus traditionnelle, cette vigne de quatre-vingt-trois ares, nourrit un Merlot classique, tout en finesse et en féminité. Extraordinairement exposées plein sud, ses baies gorgées de sucre, butinées par les abeilles, annoncent le ban des vendanges. Par temps clair, ce lieu-dit propose une vue lumineuse sur la Cité de Carcassonne.
Cueilli à la main, ce Merlot viendra mettre sa note délicate et tendre dans l’assemblage de la «Coulée de Grambaud».
Grambaud
Quatre-vingts ares d’un vieux Merlot, planté il y a trente ans, la vigne se prélasse au fond d’une combe argilo-calcaire, orientée Est Ouest. Bordés de pins d’Alep, de garrigue parfumée de thym et de romarin, les ceps sont protégés du vent d’Est par une colline rocailleuse de roches grises.
Sur cette parcelle d’altitude très ensoleillée, le Merlot paraît être incongru, tant la terre est pauvre et sauvage. Les fruits vont générer la colonne vertébrale de la « Coulée de Grambaud » cuvée véritablement atypique dans le climat chaud et sec des flancs méditerranéens de la Montagne Noire.
Trois vents
«(…) Tantôt venant d’Espagne, tantôt d’Italie, Tous chargés de parfums, de musiques jolies (…)»
G. Brassens.
Mythologie romaine à deux têtes, le dieu Janus qui regarde le passé et l’avenir, icône païenne du cru Cabardès, illustre la dualité des vents qui balaient farouches, ces contreforts sud de la vieille Montagne Noire, le Haut Cabardès.
LE CERS
Vent d’ouest, le Cers est froid et sec. Redouté au printemps pour ses gelées du petit matin, il apaise les caractères irascibles et sèche avec bonheur les pluies d’automne qui pourrissent la vendange. Jamais très belliqueux, c’est le Mistral du pays, il chasse les nuages et fait briller le soleil.
LE VENT D’EST
Le Marin est son contraire, humide et chaud. Quand il vient d’Italie, c’est le Grec. Mal aimé, il annonce la pluie et réveille les vieux rhumatismes des vignerons. Parfois, aux équinoxes, ses furies terrifiantes inondent sans retenue les côteaux argileux de ce terroir et y sèment désolation et misère. Ce vent qui fait hurler les fous jusqu’à Toulouse est le «vent du diable».
Le Marin
Quand il vient du Sud, c’est le vent d’Espagne. Doux et tendre, ensoleillé et apaisé, c’est le vent des Anges. Été comme hiver, il caresse le Haut Cabardès de sa douceur ensoleillé, et de sa tendresse parfumée. Le Marin apaise le coeur des vignes et donne aux vins un supplément d’âme.
Terre d’Aragon
Arrimé, fier sur un étroit éperon rocheux, le village d’Aragon en Cabardès, dans l’Aude, s’érige en exemple vivant de «Castrum», agglomération fortifiée autour de l’église sacrée de Sainte-Marie comme l’histoire médiévale des populations en a bâti dans ce coin du Languedoc aride et sauvage. Au pied de ce roc calcaire, quaternaire, coule paisible le ruisseau du Trapel aux sautes d’humeur dévastatrices et son affluent de caractère similaire le ruisseau de La valette.
Du paléolithique aux croisades Cathares, en passant par l’âge de fer et les ferrières de la Montagne Noire, des femmes et des hommes sont venus vivre et s’aimer sur ce promontoire rocheux et venteux. L’antiquité y a vu naître une activité agricole et les premiers ceps de vigne.
Et tandis qu’à Grambaud, les fours à chaux cuisaient le calcaire arraché à la colline, la vigne accrochait ses racines et son âme sur cette terre pauvre et noble.
